By Hervé Pupier on Tuesday, 22 November 2022
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La culpabilité et la culpabilisation

L'utilisation de ce levier qu'est la culpabilisation, est une manoeuvre très fréquemment utilisée quand l'on se sent soi-même impuissant.

Culpabiliser l'autre, c'est s'avouer soi-même incapable de convaincre et d'aider.

J'entends souvent la mise en cause, voir l'accusation du maître ou de la maîtresse du chien, qui seraient aux yeux de certains, les grands responsables des difficultés qu'ils rencontrent avec leur chien.

Certes, il est des cas ou les difficultés sont plus grandes que d'autres.

Il serait utile que, rétrospectivement, le professionnel se pose quelques bonnes questions devant ses constatations des difficultés.

On ne connait pas la vie des gens. On ne connait pas leurs états d'âme, on ne connait pas leurs difficultés de vie personnelle (qui ne nous regardent pas), on ne connait pas leurs recherches, on ne connait pas les termes qui ont pu influencer leur état et leur vision du chien.

Et pourtant les variables de ce qu'est ce maître ou cette maîtresse, se répercutent obligatoirement sur sa relation avec son chien, et sur certaines de ses difficultés à concevoir les conseils et le travail à faire.

Dire à quelqu'un, par exemple déjà fragilisé personnellement, ayant besoin de calme, de facilité, de tranquillité, que le travail à effectuer avec le chien demandera des efforts, de la pugnacité et de la volonté, ne sera pas toujours bien reçu et mettra plus de temps à être intégré.

Mais il en est de notre rôle d'aider, d'accompagner et d'expliquer plutôt que de blâmer, de critiquer et encore moins de culpabiliser.

L'éducateur canin, n'est pas là que pour le chien, il est très souvent là essentiellement pour la maîtresse ou le maître.

Bien souvent aussi, la maîtresse ou le maître auront essayé dans un premier temps les méthodes qui leur semblaient les plus faciles, les plus simples et les moins contraignantes. Et ce n'est que dans la stagnation ou l'aggravation des problèmes, qu'il va se diriger vers des solutions plus complexes pour lui, mais en gardant présent à l'esprit les enseignements parasites précédents, qui ont touché sa sensibilité par l'exploitation de ses faiblesses.

Le maître et la maîtresse sont-ils responsables ? Doit-on les culpabiliser ?

La prise en charge du client est aussi une prise en charge spécifique et individuelle, et demande parfois un travail lourd. L'objectif final n'est pas que le professionnel réussisse avec le chien, mais bel et bien que le propriétaire du chien  parvienne a ses objectifs.

Et lorsque l'on parvient à aider, on s'aperçoit très vite que la progression du client ne s'arrête pas qu'à son chien, mais vient aussi toucher son propre état d'être dans la vie. 


Hervé Pupier - Formateur aux métiers du chien

www.hervepupier.com